BRITNEY/SKULL

January 31 – June 6, 2020

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BRITNEY/SKULL, installation view, Gaudel de Stampa, Paris, January 2020 BRITNEY/SKULL, installation view, Gaudel de Stampa, Paris, January 2020 Sans titre (27424791_xl - copie.jpg)’, 2019, Sublimation printing on metal, laminated painted wood, aluminium frame, 160 x 60 x 10 cm Sans titre (27424791_xl - copie.jpg)’’, 2019, Sublimation printing on metal, laminated painted wood, aluminium frame, 160 x 60 x 10 cm Sans titre (d999921c03da65394c4c7b8def28804e - copie 3.jpg)’, 2019, Sublimation printing on metal, laminated painted wood, aluminium frame, 160 x 60 x 10 cm Sans titre (d999921c03da65394c4c7b8def28804e - copie 3.jpg)’’, 2019, Sublimation printing on metal, laminated painted wood, aluminium frame, 160 x 60 x 10 cm BRITNEY/SKULL, installation view, Gaudel de Stampa, Paris, January 2020 Sans titre (Wiglicious-Khalessi-613)’, 2019, Semi-natural wigs, laminated painted wood, aluminium frame, 10 x 90 x 60 cm Sans titre (Wiglicious-Khalessi-613)’’, 2019, Semi-natural wigs, laminated painted wood, aluminium frame, 10 x 90 x 60 cm BRITNEY/SKULL, installation view, Gaudel de Stampa, Paris, January 2020

Pour sa nouvelle exposition à la galerie Gaudel de Stampa, Christophe de Rohan Chabot (1986) revient avec une glaçante poétique sur la brutalité lisse des images.

L’artiste souligne l’étrange charge émotionnelle que les photographies plus ou moins volées de Britney Spears ont pu focaliser sur internet. La plupart de ces images sont devenues génériques, simples et brutales. Elles ont ainsi quasi changé de statut, devenant des GIF (Graphics Interchange Format), gimmicks de nos fascinations pour l’autodestruction et les tensions intérieures. Christophe de Rohan Chabot en choisit une, reproduite ici deux fois à l’identique. Il nous met face à cette image devenue signe.

Cette photographie circulant hors de contrôle, ne se vide pas complètement de sens, elle en gagne un autre plus global. Christophe de Rohan Chabot nous rappelle que la culture internet n’est produite que de codes. Les nouveaux écrans sont une distance en plus entre le monde et nos perceptions.

De même, pour les deux images de crânes identiques, il choisit sur le net une forme presque abstraite. L’objet, vraisemblablement fabriqué (on semble distinguer des traces de démoulage), réduit l’humain à trois vides. L’image n’a pas de lien à un être quelconque mais à une idée d’être.

Au sol, sur deux supports qui reprennent plus ou moins les dimensions de ceux qui soutiennent les photographies, deux perruques blondes gisent. L’artiste produit là une pièce déceptive, de basse énergie, au souffle court. Il semble souligner la triste lassitude que l’on peut éprouver devant une devanture de perruquiers. Les masses de cheveux sont comme tirées de leur carton et posées à même le sol. Ils ne sont qu’un reste, un reliquat de nos désirs. Ils ont la texture mortifère de nos angoisses.

Les trois items dédoublés nous offrent un constat raide et cru. La fausse chevelure et le crâne ne sont pas réellement humain, comme ne l’est pas, à sa manière, la figure de Britney Spears. A l’heure d’internet, la star est devenue un personnage standardisé. Elle l’est tellement que même en se débattant, ses émotions rejoignent l’image machinée de sa vie. Une image que nous utilisons pour communiquer les nôtres.

Christophe de Rohan Chabot écorche la notion d’icône. Cette vielle ombre planant sur les artistes que nos systèmes actuels de communication ont réactivée.

Samuel Gross

Janvier 2020

 

Christophe de Rohan Chabot (1986), lives and works between Berlin and Paris. Recent solo exhibitions include TG, Nottingham; Zabriskie Point, Geneva; Clearview, London; Treize, Paris; Gärtnergasse, Vienna; Shanaynay, Paris. Recent group exhibitions include Frac Île de France_Le Plateau, Paris; Tonus, Paris; Wiels, Brussels; Exile, Berlin.

His work will be presented at Etablissement d’en face, Brussels in May 2020 (solo show).